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Tous les jeudis, c'est le même manège au Gaec de l'Abreuvoir à Saint-Sorlin-de-Morestel. Une dizaine de producteurs nord-isérois convergent vers cette petite exploitation de production laitière pour apporter leurs produits frais : fuits et légumes de saison, viande, fromage, pain, oeufs... La marchandise, conditionnée simplement dans des cagettes, change de main dans une bonne ambiance. Il s'agit de constituer les paniers qui seront vendus dans les fermes.

"Notre charte est ouverte à tous ceux qui souhaitent évoluer vers le bio"

Ces fervents défenseurs de l'agriculture biologique ont créé leur association il y a un an et demi. "Mes voisins de panier", c'est son nom, vise à encourager la conversion à ce système de production agricole respectueux de l'environnement.

De nouveaux débouchés

« Notre charte est ouverte à tous ceux qui souhaitent évoluer vers le bio », souligne Pierre Berthet, l'un des membres de l'association. « Les agriculteurs sont souvent isolés au départ. Nous leur proposons ici un lieu d'échanges et de discussions. »

"Mes voisins de panier" apporte aussi, et surtout, de nouveaux débouchés à ses adhérents. « Cela favorise la vente de proximité », constate Jennifer, à la tête d'un élevage à Saint-Baudille-de-la-Tour. « Le fait de proposer d'autres produits que les nôtres draine de nouveaux clients. » Simultanément à la création de l'association, le Gaec de l'Abreuvoir a ouvert une fromagerie sur l'exploitation, dont le chiffre d'affaires provient à 50 % de la clientèle des paniers. « Cinquante familles passent ici chaque vendredi récupérer leur panier de la semaine », souligne l'agriculteur ravi.
Loin d'être en concurrence, les "voisins de paniers" jouent la carte de la complémentarité. « Le fait d'avoir plusieurs productions identiques permet une plus grande souplesse », assure Pierre Berthet. « Quand l'un ne peut pas fournir, l'autre est là pour assurer », prévient-il.

Succès sans publicité

Autre avantage pour le consommateur, « cette vente directe, sans intermédiaire, permet de pratiquer des prix pas tant éloignés de ceux pratiqués dans les magasins traditionnels », assure Nicolas Greff, producteur lui aussi fraîchement converti à l'agriculture biologique. « Nous n'avons pas eu besoin de faire de publicité pour vendre nos paniers : 150 familles nord-iséroises sont recensées. Du coup, nous n'arrivons pas toujours à fournir. »
L'association a généré 200 000 euros de chiffres d'affaires sur une année. Elle souhaite s'ouvrir encore à d'autres producteurs. D'une part, pour consolider les exploitations labellisées bio ; d'autre part, pour satisfaire la demande croissante d'une clientèle en quête de qualité, tout autant que de convivialité.